Domingo, 31 de Agosto de 2008

Les Chats

 
 
Les amoureux fervents et les savants austères
Aiment également, dans leur mûre saison,
Les chats puissants et doux, orgueil de la maison,
Qui comme eux sont frileux et comme eux sédentaires.

Amis de la science et de la volupté,
Ils cherchent le silence et l'horreur des ténèbres;
L'Erèbe les eût pris pour ses coursiers funèbres,
S'ils pouvaient au servage incliner leur fierté.

Ils prennent en songeant les nobles attitudes
Des grands sphinx allongés au fond des solitudes,
Qui semblent s'endormir dans un rêve sans fin;

 

Leurs reins féconds sont pleins d'étincelles magiques,
Et des parcelles d'or, ainsi qu'un sable fin,
Etoilent vaguement leurs prunelles mystiques.

Charles Baudelaire, As Flores do Mal, Relógio d'Água, 2003
 
 

                       OS GATOS

Os apaixonados fervorosos e os sábios austeros
Amam de igual modo, chegada a maturidade,
Os gatos, poderosos e doces, orgulho do lar
E tal como eles, friorentos e sedentários.

Amigos do saber e do prazer, os gatos
Procuram o sossego e o horror das sombras.
Erebo tê-los-ia tomado como mensageiros fúnebres
Se fosse possível dobrar-lhes o orgulho à servidão.

Assumem quando sonham nobres atitudes,
Grandes esfinges alongadas em funda solidão,

Parecem dormir um sono sem fim.

Há setas de luz em seus rins fecundos

E poeira de ouro, areia fina,
Estrelando vagamente as suas místicas pupilas.

 

Tradução da arcadajade
 

 

publicado por arcadajade às 14:30
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Segunda-feira, 19 de Setembro de 2005

Le Chat

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pintura de René Gruau

Clique aqui para ouvir: http://riscos.no.sapo.pt/Leo%20Ferre%20-%20Baudelaire%20-%20Le%20Chat.wav


                        I

Dans ma cervelle se promène,
Ainsi qu'en son appartement,
Un beau chat, fort, doux et charmant.
Quand il miaule, on l'entend à peine,

Tant son timbre est tendre et discret;
Mais que sa voix s'apaise ou gronde,
Elle est toujours riche et profonde,
C'est là son charme et son secret.


Cette voix, qui perle et qui filtre,
Dans mon fond le plus ténébreux,
Me remplit comme un vers nombreux
Et me réjouit comme un philtre.

Elle endort les plus cruels maux
Et contient toutes les extases;
Pour dire les plus longues phrases,
Elle n'a pas besoin de mots.

Non, il n'est pas d'archet qui morde
Sur mon coeur, parfait instrument,
Et fasse plus royalement
Chanter sa plus vibrante corde,

Que ta voix, chat mystérieux,
Chat séraphique, chat étrange,
En qui tout est, comme en un ange,
Aussi subtil qu'harmonieux!


                        II

De sa fourrure blonde et brune
Sort un parfum si doux, qu'un soir
J'en fus embaumé, pour l'avoir
Caressée une fois, rien qu'une.

Quand mes yeux, vers ce chat que j'aime
Tirés comme par un aimant,
Se retournent docilement
Et que je regarde en moi-même,

Je vois avec étonnement
Le feu de ses prunelles pâles,
Clairs fanaux, vivantes opales,
Qui me contemplent fixement.


poema de Charles Baudelaire, música de Léo Ferré

publicado por arcadajade às 00:00
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Quinta-feira, 27 de Novembro de 2003

Os Gatos

...

Há mágicas centelhas nos seus rins fecundos
E alguns farrapos de oiro, alguma areia fina,
Estrelando vagamente as místicas pupilas.


Charles Baudelaire

publicado por arcadajade às 18:53
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